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11 août 2014

Recension sur le site Ashdod café

Le responsable Culture du site Ashdod café, pour les francophones d'Ashdod en Israël, présente mon livre dans les pages culturelles. Voici son texte : 

Ashdod


Les poilus juifs d’un régiment provençal. Le 112e d’infanterie dans la Grande Guerre
. Olivier Gaget, éditions Publibook, Paris, 2014, 286 p, (nombreux tableaux, graphiques, illustrations), 28 €.

Centenaire de la Grande Guerre oblige, les publications comme les émissions radiophoniques ou télévisuelles ne manquent pas. Sur la toile, les sites sont …légion. Et c’est tant mieux !
Au-delà de la part commémorative et circonstancielle, il est bon de revenir sur cette page d’Histoire.
Olivier Gaget l’a fait mais en choisissant de mettre en relief les poilus juifs d’un régiment provençal : le 112e régiment d’infanterie de Toulon.
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une dimension communautariste dans l’approche de cette étude. Et si tel était le cas, cela permettrait de mettre au jour et de donner en quelque sorte la parole à ces nombreux anonymes, soldats de la Grande Guerre.

Les Juifs dans la Grande guerre CNRS

Sur ces combattants israélites ou juifs de la Grande Guerre, les études récentes ne sont pas nombreuses. Et Pourtant !
Il est justice, ici, de saluer l’excellente étude de Philippe Landau et ses nombreux articles consacrés aux soldats juifs dans la Grande Guerre.D’autres études, bien plus anciennes, ont abordé le sujet. Mais l’étude historique d’Olivier Gaget a l’immense mérite de nous plonger au cœur d’une unité en quelque sorte au profil singulier : le 112e régiment d’infanterie constitué de Provençaux, de Juifs provençaux, et de Juifs provenant d’Algérie ou d’Europe de l’Est.

Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir qu’une bonne partie de ces poilus juifs étaient originaires d’Algérie et que ses trois départements étaient représentés à part égale !

Avant-guerre, les Juifs ont eu mauvaise presse dans l’armée ; il s’agissait pour eux d’une réelle attitude antisémite suite à l’affaire Dreyfus. Durant le premier conflit mondial, les Provençaux seront stigmatisés dès août 1914 et vus comme de mauvais Français tout au long du conflit. L’auteur nous rappelle ces faits.
Indiquons que, dans ce régiment en guerre, se trouvait Maurice Bokanowski, futur ministre de la République, et que René Cassin, l’un des premiers compagnons du général de Gaulle à Londres et futur rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, y a fait son service militaire avant-guerre. Excusez du peu !
L’aspect technique et statistique nous permet de mieux connaître les recrues de ce régiment. Leur niveau d’études, leur profession, leur origine géographique, leur taille, leur grade… Bref, une sorte de radioscopie de ces poilus.

Le quotidien, l’épaisseur du quotidien est abordée par l’auteur. Et bien entendu, la dimension religieuse n’est pas oubliée. Comment ces poilus juifs ont vécu leur judaïsme au front ? L’un des carnets de route récoltés par Olivier Gaget nous montre ces soldats attablés pour les fêtes de Pessa’h.
Croix de bois
L’auteur étudie la majeure partie de ces soldats dès le bureau de recrutement, avec sa fiche matricule, et poursuit jusqu’après la guerre…pour ceux qui ont pu en revenir. Grâce à l’auteur, nous apprenons que certains soldats juifs dorment de leur dernier sommeil sous des croix. Comment, dès lors, ne pas penser au roman de Roland Dorgelès « Les croix de bois » ?

Très heureusement, les journaux de marche des unités, les carnets de route, les courriers de certains de ces hommes donnent de la « chair » et de la vie à l’extrême rudesse des combats.
Les papiers de Maurice Bertman, Maurice Bokanowski et ceux de Roger Rebstock surtout nous permettent de changer de points de vue, de varier la « focale » et d’être au plus près de ces hommes.
C’est un beau travail que vient de nous livrer Olivier Gaget.
Parions que d’ici 1918, d’autres travaux de cette valeur viendront enrichir nos connaissances sur ces poilus de la Grande Guerre. 


Norbert Bel Ange
Échirolles, le lundi 28 avril 2014 

Retrouvez sa recension sur cette page. 

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