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Autour de mes publications

13 avril 2014

Première rencontre généalogique nationale sur la Grande Guerre

Organisée par l'Association généalogique des Alpes-Maritimes (AGAM) et le Conseil général durant deux jours, la première rencontre généalogique nationale sur la Grande Guerre vient de se terminer. Ce fut un plein succès, tant pour les organisateurs, les intervenants que pour la plupart des exposants.
En compagnie d'Emmanuel Jeantet, nous avons présenté les cinq ouvrages relatifs à la Grande Guerre que publient les éditions C'est-à-dire.

                           P1140133

J'ai eu le plaisir de dédicacer quelques exemplaires de Un officier du 15e corps (photos prises par mon amie Monique).

                           dédicace

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31 mars 2014

Programme de l'AGAM

Samedi 12 et dimanche 13 avril, je serai présent à la 1ère rencontre généalogique nationale sur la Grande Guerre organisée par l'Association généalogique des Alpes-Maritimes (AGAM) et le Conseil général. Le programme vient d'être officiellement dévoilé cet après-midi. Retrouvez-le en pdf : Programme

                            Affiche

Le dimanche, après une conférence d'Emmanuel Jeantet sur les officiers de contact, je dédicacerai Un officier du 15e corps. Carnets de route et lettres de guerre de Marcel Rostin (1914-1916) et présenterai Les poilus juifs d'un régiment provençal. le 112e d'infanterie dans la Grande Guerre
Le capitaine Rostin est l'un des deux officiers de contact dont parlera Emmanuel Jeantet. Il a eu sous ses ordres Maurice Bokanowski et Maurice Bertman, deux des soldats de confession juive présentés dans mon second livre.

27 mars 2014

Mise en ligne

Mon livre doit sortir dans deux semaines, mais il est officiellement mis en ligne ce jour.
On peut à présent le commander depuis le site des éditions Publibook
Une version en pdf est également disponible.

Commande-

22 mars 2014

Les poilus juifs d'un régiment provençal sur Twitter

On vient de faire connaître sur twitter la prochaine parution de mon livre Les poilus juifs d'un régiment provençal. Merci notamment à Jeeves @36regiment

Jeev

et à Nicolas Beaupré @nicolas_beaupre

Ni_Beaupre

 

22 mars 2014

Pour commander Les poilus juifs d'un régiment provençal

On peut commander Les poilus juifs d'un régiment provençal de plusieurs manières :

1°- Dans toutes les bonnes librairies.

2°- En s'adressant à l'éditeur. Ce faisant, les frais de port sont offerts et plusieurs options s'offrent à vous. 

- Par courrier postal à l'adresse suivante : 
Éditions Publibook - Service commande - 14, rue des Volontaires - 75015 Paris

- Par mail : doniazade@publibook.com 

- Par téléphone : 01 53 69 65 31

et bientôt directement sur le site : 
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782342021080 
[car l'option commander le livre n'est pas encore activée], et où l'on peut d'ores et déjà découvrir les premières pages.
          

                                            Commande

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21 mars 2014

Les poilus juifs d'un régiment provençal : notice descriptive

Les informations sur Les poilus juifs d'un régiment provençal sont les suivantes :

Auteur : Olivier GAGET
Titre : Les poilus juifs d'un régiment provençal. Le 112e d'infanterie dans la Grande Guerre
Publication : Éditions Publibook, Paris, 2014
Description : 1 volume (288 p.), illustré. Sources, bibliographie, index
ISBN : 978-2342021080
Prix : 28 €uros
Sujets : Première Guerre mondiale - 112e régiment d’infanterie - journaux intimes - 
poilus juifs - Provence

13 mars 2014

Les poilus juifs d'un régiment provençal

Mes recherches sur les soldats juifs du 112e régiment d'infanterie durant la Grande Guerre vont bientôt être publiées. Mon manuscrit part ce jour chez l'imprimeur. Le livre, à paraître d'ici quatre semaines, s'intitulera Les poilus juifs d'un régiment provençal
Voici la couverture :

Couvpoilus     

11 novembre 2012

Nice-Matin/Var-Matin : la guerre sur le papier

Nice-Matin et Var-Matin commémorent l'armistice avec une double page comportant une mention de mon livre Un officier du 15e corps.

Vue générale

        Page 2-gp

8 novembre 2012

On cite le capitaine Marcel Rostin dans un livre

Après La légende noire du 15e corps de Maurice Mistre paru en 2008 et qui offrait quelques extraits de mon livre, un autre ouvrage mentionne le capitaine Rostin. 1914 : La grande illusion de Jean-Yves Le Naour sort aujourd'hui. 

9782262030346_1_m

 Une référence à l'officier - alors lieutenant - est donnée p. 329 :

"Le lieutenant Maurice Rostin voit des unités qui ont abandonné leurs sacs pour se débiner plus vite, des mulets lâché sur les routes, des blessés titubant, des civils fuyant les Allemands avec leurs maigres biens, et même des colonels qui ont perdu leur régiment."

photo 5

On notera l'erreur de l'auteur qui prénomme Maurice le lieutenant Rostin au lieu de Marcel.

30 avril 2012

Recension sur le site Guerres et Conflits

Près de quatre ans après sa parution, Rémy Porte vient de recenser mon ouvrage Un officier du 15e corps sur le blog Guerres et conflits.

    Guerres & conflits

"Nous avons évoqué il y a quelques jours "l'affaire du 15e corps" en août 1914. Voici un livre non seulement complémentaire, mais qui va bien au-delà.

Officier issu du rang, Marcel Rostin est chef de section au 112e RI au début de la Grande Guerre. Originaire de l’Isère, il a fait le choix d’une carrière militaire et se trouve affecté dans un des régiments méridionaux de ce 15e corps dont on parlera tant quelques semaines plus tard. Son témoignage est donc intéressant à plus d’un titre : il n’est ni un conscrit, ni un saint-cyrien, mais un officier de troupe ; il n’est pas Provençal, mais connaît ses hommes et sait les défendre. 


Jusqu’au lendemain de la bataille de la Marne (7 août - 13 septembre), le texte est celui des carnets que Marcel Rostin tient au fur et à mesure de la campagne, aussi souvent que possible. Il voit la guerre à son niveau, celui d’une section, voire d’une compagnie, mais son récit des combats de Dieuze à Xermaménil est éclairant : Quelle tuerie ! Quel enfer ! Notre belle infanterie amenée au pied de l’échafaud et le carnage s’acharnant sur elle » (20 août) ; « On recule, on marche, on marche sans arrêt. Les pieds sont en sang … Les ventres sont vides. Les forces sont à bout » (21 août) ; « Des figures emportées, beaucoup de blessures aux mains, du sang, du sang partout. Et toue mon énergie s’applique à maintenir le calme et l’ordre parmi mes hommes » (22 août) ; « Dans la retraite de Lunéville … des chasseurs de tous les bataillons fuyaient de toute la vitesse de leurs jambes, augmentant autour d’eux ce qui était presque une panique … La résignation et la force de caractère des blessés sont extraordinaires … On fait des trous et l’on passe la nuit dans des abris improvisés par mes soldats dont l’ingéniosité est admirable » (23 août) ; etc. Il participe à la bataille de la Marne au sein du 15e corps, désormais intégré à la IIIe Armée de Sarrail dans la région de Verdun. Ses écrits sont aussi nets : « Les routes sont encombrées de charrettes surchargées de braves gens qui fuient »(7 septembre) ; « J’ai horreur des bois et plus encore des villages qui sont notre perte … Ce pays merveilleux est néfaste … Nous sommes les victimes du bois et des villages, cibles idéales dont l’artillerie allemande tire le plus grand profit » (8 septembre) ; « Devant moi, à 200 mètres, des fantassins allemands sortent l’un après l’autre de la corne d’un bois. J’ordonne aux tireurs les mieux placés de les dégringoler proprement. Mes hommes se disputent pour occuper les meilleures places et le jeu de massacre commence » (Ibid.) ; « Les théories de blessés défilent ici continues, interminables, plus hideuses les unes que les autres » (9 septembre) ; puis est blessé : « On me radiographiera ce soir. Quelle guigne ! Moi qui croyais la guérison prochaine ! Moi qui croyais m’écarter peu de ma place d’honneur et me retrouver bientôt sur le champ de bataille » (12 septembre) ; etc. 

   Vassincourt

Lorsqu'il retrouve sa place en régiment, à l’issue de sa convalescence, du 6 décembre 1914 au 1er juillet 1916, le texte est constitué par les lettres (117 en 19 mois) qu’il adresse à son oncle [photo ci-dessous], lui-même officier en retraite : les propos sont donc plus libres et les explications plus complètes que peuvent l’être la plupart des correspondances adressées par les poilus à leur épouse ou à leurs parents.  

          Capitaine Meurs

Il appartient toujours à la IIIe Armée (Sarrail) et participe aux opérations en Argonne (bois de la Gruerie) : « Quelques officiers et mille hommes se sont sacrifiés dans la division, sans résultat … Vous dirais-je que le moral s’en ressent et que l’enthousiasme se meurt ? … Comprenez-vous quelle peut être l’existence d’un homme qui, là, à la barbe de l’ennemi, assume toute sa part de responsabilité ? Il faut avoir les nerfs solides. Et cela dure une éternité. Si le pays s’impatiente, que diront les soldats ? » (6 janvier 1915) ; « La joie de ne pas être déplacé et de rester au corps, c’est quelque chose dans les circonstances actuelles, vous en conviendrez … Changer de milieu, commander devant le danger à des inconnus, être déraciné alors que tant d’attaches vous tiennent enlacés à ceux qui vous sont chers, c’eût été bien pénible ! … Je suis en famille et quelle famille ! Ma chère compagnie ! Mes braves gens ! » (7 février). Trois semaines plus tard, il est au bois de Malancourt, attaqué au lance-flammes par les Allemands : « Les Boches ayant transformé, au moyen de goudron enflammé, leurs tranchées en brasier effroyable, la forêt flambait. Du repos, nous sommes vite venus à l’aide et nous avons un peu réparé le désordre. Des cadavres ! Des cadavres partout : Boches et Français, tout cela pêle-mêle. Quel cauchemar ! » (28 février) ; etc. Il évoque les dernières et infructueuses offensives de Sarrail avant que celui-ci ne soit relevé : « Les 20 et 21 juin seront pour ceux qui sortiront de la fournaise des dates à retenir … Marmites par milliers, obus asphyxiants, torpilles, fusillades et toute la lyre ! Nos tranchées n’existaient plus » (22 juin) ; « Les communiqués vous ont dit laconiquement nos épreuves, celui du 21 surtout, qui commence ainsi : ‘Aux lisières ouest de l’Argonne’ ; c’est bref, mais les événements sont plus substantiels, plus tragiques. Je suis las, très las, mais pas abattu. Notre régiment s’est sacrifié et si le Boche a fêlé notre ligne, il ne l’a pas percée » (24 juin) ; etc.  

Il serait possible de multiplier les citations. A la différence de nombreux autres carnets et témoignages, les propos de Marcel Rostin sont adaptés à son niveau de responsabilité (il juge ce qu’il voit, commente ce qu’il fait) et très généralement pertinents. L’ouvrage est heureusement complété par plusieurs organigrammes et tableaux des dotations détaillés, de nombreuses photos et illustrations, souvent inédites, et un riche appareil de notes puisées aux meilleures sources. Un volume de référence pour quiconque s’intéresse aux combats de Lorraine et de la région de Verdun et à la vie des poilus à l’échelle d’une compagnie." 

Retrouvez ces lignes ici.
Le commentaire en rouge entre crochets est mien, tout comme les photos.

30 octobre 2011

Nice-Matin/Var-Matin : morts pour la France, mais jamais oubliés

Dans une double page parue ce jour dans Nice-Matin et Var-Matin, un article fait mention de Un officier du 15e corps.

   Sans titre-1

Gros plan

10 janvier 2010

Note de lecture dans Provence historique

Dans le n° 239 (janvier-mars 2010) de Provence historique, Marcel Emmanuelli a signé la note de lecture suivante :

"Olivier Gaget, Un officier du XVe corps. Carnets de route et lettres de guerre de Marcel Rostin (1914-1916). Saint-Michel-l’Observatoire, C’est-à-dire éditions, 2008, 264 p.

Affecté à un corps qui eut son heure de calomnie au début de la guerre, M. Roslin (sic), qui servit avec distinction, a laissé un ensemble de notes témoignant des conditions du combat. Leur éditeur les a fait précéder d’une présentation très complète de l’homme et de l’officier et les accompagne d’un grand nombre de notes judicieuses et très précises et d’un lot de photographies de bonne qualité. Sur les horreurs de la grande boucherie elles n’apportent rien de nouveau. Elles valent avant tout par ce qu’elles révèlent de l’homme, un officier formé dans l’esprit de la revanche, patriote, paternaliste avec ses soldats, imperméable aux faiblesses, grand « bouffeur » d’un boche qu’il ne cesse de dévaloriser, chantre de la « race française », conscient du bourrage de crâne confié à la presse (qu’il « comprend » !). Cette publication aurait mérité d’être resituée dans le mouvement d’endoctrinement de la population par la propagande à grande échelle, avant comme pendant le conflit, qui est l’une des caractéristiques de la guerre nouvelle.

Marcel F.-X. Emmanuelli, Provence historique, n° 239, janvier-mars 2010, pp. 97-98."

27 septembre 2009

Journée du livre d'histoire à Velleron (84)

Aujourd’hui, dans le cadre d’une journée du livre d'histoire à Velleron (Vaucluse) organisée par l'association "Les amis du vieux Velleron", mon ami Thomas Grobon, qui présentait un livret d’une soixantaine de pages sur l’affaire du 15e corps et les soldats du Vaucluse, en a profité pour proposer les livres sur la Grande Guerre publiés par les éditions C'est-à-dire, notamment le témoignage du capitaine Rostin dont quelques exemplaires ont été vendus.

                               Thomas

9 mai 2009

Un officier du 15e corps à la radio

On a parlé de Un officier du 15e corps aujourd'hui dans l'émission « Un livre, un jour » de Josiane Chériau sur Radio Zinzine*
Tous les samedis, dimanches et lundis à 6h25, 11h45, 18h30 et 23h45, « Un livre, un jour » présente pendant 15 minutes des livres commentés par les auditeurs. Si les auteurs sont parfois interviewés, ce ne fut pas mon cas. 

Zinzine

Voici le passage à la radio de Un officier du 15e corps (durée : 12' 04") :

 * Radio autogérée et animée par des dizaines de bénévoles. La zone d’écoute et les fréquences sont : Aix-en-Provence (88.1), Forcalquier/Manosque (100.7), Sisteron (103), Gap (106.3), Embrun (87,9), Briançon (101,4).

6 mars 2009

Quand le CRID en parle

Julien Mary a longuement recensé mon ouvrage sur le site internet du CRID 14-18 (Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918) :

                                        CRID

"Marcel Rostin (1877-1952)

1. Le témoin
Né à Sassenage (Isère) le 18 février 1877, le jeune Marcel Rostin fait son collège à Grasse, en pension chez son oncle (capitaine au 23e bataillon de chasseurs alpins), avec lequel il entretiendra toute sa vie une relation privilégiée. Engagé volontaire le 14 octobre 1896, il sert au 75e RI jusqu’en 1903, date à laquelle il intègre Saint-Maixent (promotion El Moungar). Nommé sous-lieutenant au 30e RI d’Annecy le 1er avril 1904, il passe lieutenant deux ans plus tard. Provençal d’adoption, il est incorporé sur sa demande au 112e RI le 14 octobre 1910.
À la mobilisation, le lieutenant Rostin commande une section de la 5e Cie. En août 1914, en Lorraine, il participe aux combats de Moncourt et de Dieuze, ainsi qu’à la fameuse retraite du même nom. En août et septembre, son unité est engagée dans la bataille de la Trouée des Charmes, puis dans celle de la Marne (région de Bar-le-Duc). Le 8 septembre, à Vassincourt, il est blessé à la main gauche et évacué, quatre jours après avoir été nommé capitaine à titre temporaire (nomination définitive en janvier 1915).
Le 5 décembre, il est de retour à la tête de la 9e compagnie dont il avait pris le commandement fin août 1914 : son régiment couvre le secteur d’Avocourt-Malancourt (Verdun) jusqu’en juin 1915. En mars de la même année, nommé à la tête de la compagnie de mitrailleuses du régiment, il est contraint de quitter sa chère 9e compagnie. Le 15 juin 1915, désormais rattaché à la 251e brigade de la 126e DI, le 112e RI quitte Verdun pour l’Argonne (secteurs du bois de la Gruerie puis du bois de Lachalade). En août, à Craonne, le 112e RI participe aux préparatifs de l’offensive de Champagne, avant de rejoindre les secteurs de Pontavert (septembre-octobre 1915), puis de Sillery, près de Reims. En novembre, le régiment part au grand repos à Hautvillers (Marne). De retour en décembre, le 112e occupe les tranchées de la Butte-du-Mesnil (Champagne) jusqu’en mai 1916, date à laquelle il est envoyé couvrir la Cote 304 et le Mort-Homme.

     cote304

Évacué le 16 juillet 1916, le capitaine Rostin ne retournera plus au 112e RI. Début 1917, il est nommé instructeur au Centre des mitrailleurs de la IVe région. Après un nouveau séjour à l’hôpital, il rejoint la direction du centre régional d’instruction de mitrailleuses des XVe et XVIe régions à Brignoles.                                                                                              

     Brignoles

Le 25 avril 1919, il est nommé instructeur au Centre d’instruction pour élèves aspirants (CIEA) de Montélimar, quelques jours avant d’être affecté au 140e RI. Nommé à la Commission militaire interalliée de contrôle (CMIC) en septembre 1919, il demeure en Allemagne jusqu’en janvier 1923 (24e puis 167e RI), où il participe au désarmement allemand. Réaffecté au 140e RI en mars 1923, il est mis en non-activité par retrait d’emploi le mois suivant. Rappelé en 1925, on lui confie le commandement de la 2e Cie du 3e bataillon de mitrailleurs. En novembre, il est envoyé en Syrie pour contenir l’insurrection dans le Djebel druze. Le 16 juillet 1926, il est nommé adjoint au chef de secteur du Liban sud. Après un court passage au 18e RI, il est rapatrié et affecté, en mars 1927, au 3e bataillon du 3e RI d’Antibes. Hospitalisé pour paludisme aigu, il finit sa carrière au 141e RIA de Nice. Atteint par la limite d’âge le 18 janvier 1930, il est admis à la retraite et se retire à Nice, où il décède le 1er juin 1952.

2. Le témoignage
Un officier du 15e corps, Carnets de route et lettres de guerre de Marcel Rostin (1914-1916), présentés et annotés par Olivier Gaget avec une postface de Jean-Marie Guillon, Saint-Michel l’Observatoire, C’est-à-dire éditions, 2008.

La présente édition compile les carnets de guerre de Marcel Rostin pour la période allant du 7 août au 13 septembre 1914 (la douzaine de carnets postérieurs n’ayant pas été retrouvés) et la correspondance (117 lettres), irrégulière et parfois lacunaire, entretenue par Rostin et son oncle, le commandant en retraite François Meurs, entre le 6 décembre 1914 et le 1er juillet 1916.
Le témoignage de Rostin est issu du fonds Belleudy (bibliothèque de Cessole, musée Massena de Nice) ; selon Olivier Gaget – l’initiateur de la publication du témoignage de Rostin –, il représente 231 pièces manuscrites décomposées comme suit : un feuillet recto-verso et 71 feuillets recto pour la partie carnets, 130 pour les lettres, ainsi que quelques annotations de Belleudy et autres lettres de Rostin au préfet.                                                 

     L'ensemble

Jules Belleudy, journaliste, écrivain et préfet, a été l’un des plus fervents défenseurs du 15e Corps – essentiellement composé de méridionaux –, injustement accusé de lâcheté et jugé responsable, en août 1914, de l’échec de la bataille de Lorraine. En 1916, il fait paraître une brochure censurée intitulée La Légende du XVe Corps d’Armée. L’Affaire de Dieuze. Avec l’aide du général Carbillet, ancien commandant d’une des deux divisions du 15e CA, Belleudy recueille les pièces qui constitueront bientôt le fonds éponyme.
Dans la première lettre qu’il écrit à Jules Belleudy, en date du 3 mai 1917, le capitaine Rostin propose au préfet de lui confier ses carnets (il lui remet ainsi les deux premiers entre le 8 et le 11 mai 1917) afin qu’il puisse compléter sa brochure au jour du vécu d’un officier du 15e Corps : « Je sais, écrit Rostin, que je suis le seul des officiers de mon régiment qui ait eu la constance de noter les faits à leur heure, durant deux années de combats presque ininterrompus. Je possède donc un journal exact, émaillé, il est vrai, de réflexions personnelles parfois délicates mais toujours sincères. » (p. 23) La famille ayant dispersé les archives de Rostin à la mort de ce dernier, les carnets conservés dans le fonds niçois ne sont pas des originaux, mais des copies de Jules Belleudy lui-même. Pour O. Gaget, seule la partie relative aux évènements relatifs à la retraite du 15e CA à Dieuze avait sans doute vocation à être publiée, et ce en tant qu’acte de défense. Dans cet optique, Belleudy avait d’ailleurs rédigé une préface, conservée dans le fonds et intégralement reproduite dans la présente édition : « Nous saurons ainsi, écrit J. Belleudy, les défaites d’une action et en particulier comment le soldat français de Provence s’est comporté au feu dans cette période du 14 août au 14 septembre 1914. » (cité p. 27) La publication du témoignage de Rostin demeurera cependant à l’état de projet, J. Belleudy se contentant d’en citer quelques passages dans son Que faut-il penser du XVe corps ? publié en 1921.
Les carnets reproduits dans la présente édition n’ont donc pas été retravaillés par Rostin après le conflit, puisque immédiatement recopiés par Belleudy.                         

     27 aout 1914

En revanche, s’il est à peu près certain que le fonds de ces carnets ait été rédigé au jour le jour – c’est du moins ce qu’il écrit à son oncle le 29 janvier 1915 : ces carnets sont composés de « descriptions vécues et faites sur le vif » (p. 113) –, difficile de savoir s’ils ont été retravaillés ou non par leur auteur entre septembre 1914 et mai 1917, Rostin ayant été évacué deux fois, du 9 septembre au 5 décembre 1914 et du 16 juillet 1916 à la mi-janvier 1917, et ayant eu par conséquent le loisir de reprendre son texte. Tenant à ses carnets « comme à mes yeux » (lettre du 25 juillet 1915, p. 154) et, afin qu’ils ne se perdent pas, les faisant régulièrement parvenir à son oncle, l’on est cependant conduit à douter de cette éventualité.
Les lettres que Rostin écrit à son oncle ont une tonalité notablement différente des carnets. Cherchant la complicité de son parent, vétéran de la guerre de 1870, semblant lui confier ses expériences afin de les exorciser, il s’y livre de manière plus sensible, notamment en  parlant ouvertement de ses peurs et angoisses, comme ici dans sa lettre du 6 janvier 1915 : « Vous dirais-je que le moral s’en ressent et que l’enthousiasme se meurt ? Et puis, malgré que notre tempérament sache s’adapter à tout, nous souffrons d’un tel état : nous ne sommes pas faits pour cette lutte de patience, d’entêtement et de boucherie passive. Personnellement, je vis dans les transes, dans l’appréhension de l’heure horrible où je recevrai l’ordre de marcher tête basse contre une muraille bastionnée » (p. 107).

3. Analyse
L’intérêt du témoignage du capitaine Rostin réside notamment dans le fait qu’il est un militaire d’active, officier issu de la troupe et fantassin de première ligne. Pour l’historien Jean-Marie Guillon, auteur de la postface, Rostin « voit la guerre en militaire » (p. 247). Officier répondant de ses hommes, enfant adoptif de la petite patrie provençale, il se sent par exemple « humilié lorsque les Méridionaux sont vilipendés ou lorsqu’ils ne se montrent pas à la hauteur » (Id.). A l’inverse, le 11 juillet 1915, il confie à son oncle sa fierté et son émotion à la vue du colonel épinglant « sur les poitrines de certains des miens l’emblème de la bravoure. […] Cela, plus que la mitraille et les charniers, donne la chair de poule. » (p. 151) Mais voyant effectivement la guerre en militaire, Rostin semble plus encore la voir en guerrier. Le 10 mai 1915, il avoue ainsi sa fébrilité à l’idée de la prochaine attaque allemande : « Ah ! tuer des Boches, en tuer beaucoup, loyalement, proprement, comme ce doit être bon ! On doit, après toutes leurs cruautés, éprouver un divin plaisir à exterminer cette vermine comme on écrase une punaise ou une araignée velue. Je deviens sanguinaire et vindicatif et, paré dans mon service pour l’attaque que l’on soupçonne, j’éprouvais ce matin une joie de bourreau à vérifier dans les tranchées, le jeu de mes engins blottis pour leur œuvre de mort » (lettre du 10 mai 1915, p. 133).

Le 28 août 1914, il fait le point sur les combats depuis l’entrée en guerre et constate le puissant décalage entre guerre imaginée et guerre vécue. Et si pour lui des « erreurs graves » (carnets, p. 56) ont été commises, il doute de la capacité du commandement à en tirer des leçons : « Nous avons confondu l’offensive avec une vitesse grisante et folle, nous avons considéré les premiers engagements comme de grandes manœuvres, n’oubliant qu’une chose : les balles des fusils et surtout les obus et les canons. » (Id.) Quelques jours plus tard, il enfonce le clou, sa guerre n’est pas celle à laquelle on l’armée l’a préparé : « tous les enseignements dont on me nourrit, dont on me gave depuis 18 ans que je suis militaire, tout cela trouve ici, à chaque instant, sa contradiction même » (carnets, 2 septembre 1914, p. 75).
Mais la guerre n’en est pas pour autant laide. Non, pour Rostin, elle est aussi belle que féroce. C’est ce qu’il écrit à son oncle, le 14 décembre 1914 : « Au fond, c’est beau la guerre, car si près de la mort, l’homme se révèle tel qu’il est. Notre race possède des trésors de vertus que la guerre seule pouvait révéler. Comme on est fier ici d’être Français ! » (p. 100) ; puis à nouveau le 24 juin 1915, au bois de la Gruerie : « Horreurs et beautés, tueries sans nom d’où s’élève la gloire. » (p. 146) ; puis encore le 17 juillet suivant : « C’est terrible la guerre, mais c’est aussi beau. […] Vous pouvez être jaloux, les non-combattants, vous n’avez pas vu, espéré, souffert, ri, pleuré ; vous n’avez pas connu les grands frissons. » (p. 153) Car la guerre, il l’attend depuis longtemps, et si parfois elle le surprend, le déprime, ou même l’effraye, elle ne le déçoit fondamentalement pas : il vit pour connaître ces moments. En revanche, ce qui chez Rostin s’effondre bel et bien, c’est son espoir d’une guerre courte, et surtout celui d’une guerre noble, d’une guerre de mouvement, à découvert, là « où la lutte est loyale » (carnets, 8 septembre 1914, p. 82) : « Dans les luttes du début, on succombait, c’est vrai, mais on mourait noblement, on avait de l’air, on voyait devant soi ; tandis qu’à cette heure, où sur un front réduit, des milliers d’hommes, séparés de 20 à 50 mètres, se jettent les uns contre les autres, dans l’enchevêtrement des fils de fer et des embûches, sous une mitraille que l’imagination a peine à concevoir : c’est une boucherie ! » (lettre du 6 juillet 1915, p. 149) Mais si pour Rostin la guerre perd en noblesse, sa cause, elle, n’en est que plus belle. Il en en persuadé et n’a de cesse d’en convaincre ses hommes : « j’ai toujours cru et je crois encore fermement que la victoire sera pour nous qui défendons la seule, la vraie, la bonne, la grande cause. Et je le dis autour de moi, j’insuffle tout mon espoir à ces hommes que le pays m’a confié » (carnets, 2 septembre 1914, p. 76). Le 20 janvier 1915, il écrit à son oncle : « Je m’efforce d’enfoncer cette idée réconfortante dans l’âme de tous les braves gens qui m’entourent et qui croient à la parole de leur capitaine comme à l’Evangile. Mais parfois leurs forces physiques épuisées laissent faiblir leurs espoirs. […] Par instant j’ai peur. Puis, vite, je me secoue, je reprends le dessus et connaissant bien la mentalité du soldat, je le remonte, je le ravigote et, quand je le peux, je le comble de tous les soins matériels qui sont en mon pouvoir » (p. 112).

     Octobre 15 à s

Dans ses carnets comme dans sa correspondance, le paternaliste capitaine Rostin, volontiers condescendant, n’a ainsi de cesse de parler de ces puissants leviers moraux que sont le regard et l’affection de ceux qu’il appelle fréquemment ses « braves gens ». Dès le début du conflit en effet, il décrit ce « bien-être infime à me réchauffer dans cette promiscuité touchante du champ de bataille.[…] Mes hommes sont mes frères, j’ai besoin d’eux autant qu’ils ont besoin de moi ; ils veillent plus à ma vie qu’à leur sécurité personnelle. » (carnets, 16 août 1914, p. 42) Le 29 mars 1915, revenant d’une visite à son ancienne compagnie, il s’écrie : « Ah ! les braves gens ! Non, une telle affection n’est pas possible, j’en suis tout bouleversé. Il est heureux que les grades ne se donnent plus à l’élection ; ces gens-là dans leur fois aveugle, feraient des folies. » (lettre du 29 mars 1915, p. 126). Mais si cette affection agit chez Rostin comme un puissant levier moral, elle représente également une pression terrible… Dans sa lettre du 2 janvier 1915, il confie ainsi à son oncle : « Je ne dors presque jamais, surtout la nuit. Tous mes nerfs sont tendus : ma responsabilité est grande, mais j’ai une grande confiance dans ma compagnie » (p. 106). A nouveau, le 29 mars 1915 : « Mes nerfs sont un peu malades, non parce que je tremble pour ma pauvre carcasse, mais la vie de mes gens m’est précieuse et je ne voudrais pas les perdre. » (pp. 142-143) Le 24 août 1914, à l’heure d’une réorganisation des compagnies, Rostin exprime ainsi sa crainte de ne pas retrouver les hommes de sa 5e Cie. Une crainte qu’il dissipe le jour même, se livrant alors à une description des retrouvailles des plus théâtrales : malade, cela suffit à le guérir ; quant à ses hommes, ce ne sont que « cris de joie » (carnets, p. 50), « explosion de joie » (Id.), et Rostin et sa troupe de se retrouver à nouveau en « famille » (Id.)… Ses hommes, il écrit ainsi les aimer, en bon père de famille voire en bon roi : « Mon attachement aux miens me tue : quand je perds un de mes gars, j’en ai pour des jours à me consoler. Je tremble pour eux, car je les aime. » (lettre du 16 juin 1916, p. 202) En échange de ses soins et de sa protection, ses hommes, écrit-il, lui vouent un véritable « culte » (carnets, 27 août 1914, p. 61) et semblent à son service comme à celui d’un seigneur : « les escouades défilent ; les unes m’apportent du café chaud, de la soupe ou de belles tranches de viande rôtie embaumée parfois – quel luxe ! – d’un parfum d’ail ou d’oignon. Je n’ai jamais vu répartir des aliments sans qu’ils m’aient été présentés pour en prélever ma part. » (carnets, 3 septembre 1914, p. 78) Mais tout ceci a un prix : attachant l’homme au chef, l’incitation par l’exemple expose aujourd’hui l’officier à une mort quasi-certaine. Ainsi les hommes en arrivent-ils, écrit Rostin, « à gronder leurs chefs imprudents » (lettre du 8 novembre 1915, p. 165) : « ce qu’ils n’oublient jamais c’est la physionomie, le mot, le geste du chef qui les conduit. Leurs yeux sont autant d’oreilles qui nous rentrent dans l’âme et cela nous explique la mort de tant d’officiers qui, pour prêcher d’exemple, se sont fait tuer peut-être inutilement en fait, mais utilement pour la galerie. C’est bien français ça, mais nous finissons par comprendre que dans cette guerre méthodiquement, scientifiquement meurtrière, c’est trop crâne, trop cocardier, trop chevaleresque. Nos hommes sont les premiers à nous le crier. » (Id.)
La lâcheté, pour lui, est l’apanage quasi-exclusif des Allemands, qu’il dénigre énergiquement, les traitant tour à tour de « boches », de « vandales », de « pillards » et même de « cochons » (carnets, 29 août 1914, p. 65), d’ « assassins » (lettre du 1er juillet 1915, p. 147) ou de « bêtes casquées » (lettre du 8 novembre 1915, p. 164), etc. : « leurs capitaines, écrit-il à son oncle le 29 octobre 1915, font des chaînes pour attacher leurs mitrailleurs peureux à leurs pieds. Quelle différence entre eux et nous ! Nos mentalités, nos races, nos conceptions de la discipline sont aux antipodes les unes des autres. Et c’est là une garantie de notre supériorité, une certitude, pour nous, de vaincre. » (p. 161) Rostin écrit ainsi inlassablement toute son admiration pour ses hommes, qui sont pour lui une source d’orgueil inépuisable : le soldat français est tout à la fois intelligent, curieux, courageux, gaiement résigné, etc. Selon lui, c’est même par cette dernière « vertu qu’on tiendra et qu’on les aura. » (lettre du 1er novembre 1915, p. 163). Avec de tels soldats, confie-t-il à son oncle, la discipline de guerre est bien plus forte que la discipline de paix, d’autant que la guerre représente pour lui la meilleure école d’ « instruction du peuple » (lettre du 8 novembre, p. 165).
Mais quand il décèle un laisser-aller dans les rangs français, la bonté cède alors la place à la sévérité. Lors du recul de l’armée française, à Dieuze, il écrit ainsi avoir été obligé d’employer « tous les moyens inconnus du temps de paix » (carnets, 22 août 1914, p. 45) pour maintenir sa troupe calme et ordonnée sous le feu ennemi. Et le 31 décembre 1914, il confie à son oncle : « Cette fois, je suis à 25 mètres des Boches et les fusils crépitent du matin au soir. Les brigands ont toutes les audaces. A l’instant où je vous écris dans mon trou, on me rend compte que les misérables font des signes d’amitié à mes hommes et leur crient, en leur montrant des cigares : « Komm ! Komm ! Viens, viens ! » Je suis indigné, furieux, et je donne l’ordre de fusiller toute tête boche qui se montre. Ils répondent les gredins, mais je préfère de la casse à un relâchement dans la discipline. » S’interdire de voir l’homme derrière l’ennemi et entretenir à tout prix la combativité de ses hommes, tels sont deux des principaux leitmotivs du capitaine Rostin. Le 6 janvier 1915, il confie ainsi à son oncle : « Je prendrai mon revolver et je ferai moi-même justice des flancheurs, s’il en existe autour de moi. Voilà où il faut en venir ou du moins voilà à quel geste il faut se préparer pour essayer de sauver l’honneur. » (p. 109) Cependant, affirmant à plusieurs reprises avoir toute confiance en sa troupe et en sa faculté de les tenir en main, Rostin doute devoir un jour avoir recours à ce genre de procédé.
Sa manière de commander, telle qu’il la décrit, est d’ailleurs exemplaire de la formation des officiers d’avant-guerre. Il part au combat avec une troupe qu’il – et qui – le connaît, et qu’il – et qui – l’aime. Certains de ses soldats ont ainsi l’honneur de figurer dans ses carnets : il en connaît le nom et en apprécie la valeur. Mais ses effectifs fondant, Rostin avoue connaître quelques problèmes de discipline. La cause, pour lui, est évidente : il se retrouve à devoir commander à des hommes qu’il n’a pas formés et qu’il connaît à peine… Rostin peste également contre ce nouveau type de guerre auquel il est confronté et qui représente un handicap certain pour diriger ses hommes : « Tout commandement effectif est impossible de mon poste placé sous terre à la lisière du bois. Je ne sais rien de mes unités réparties sur un front de 1500 mètres » (lettre du 14 décembre 1914, pp. 99-100).
Dès le premier mois de la guerre, il écrit déjà ressentir l’habitude de la mort : « Le spectacle est devenu familier. […] A cette heure-là, la vie vaut si peu ! On en fait le sacrifice presque inconscient » (carnets, 22 août 1914, p. 47). Mais le 23 août, quand vient le moment de s’enterrer, il confie être déprimé : la guerre de tranchées, replongeant les combattants au Moyen-Âge, va pour lui à l’encontre du tempérament français. Le 8 décembre 1914, il confie ainsi à son oncle son profond désarroi face à cette « vie de taupes plutôt que de troglodytes, puisque tout mouvement à l’air libre et lumineux étant dangereux est, par suite, interdit. […] Cette guerre de tranchées nous ramène des siècles en arrière. On se jette des pétards de mélinite, des grenades à main. Bientôt on se versera sur la tête de l’huile bouillante, on se jettera des cailloux. » (p. 99) En 1914, Rostin éprouve ainsi des difficultés à se résoudre à cette guerre qui, consacrant les progrès de l’armement, semble nier un quelconque progrès de l’art de la guerre.
Durant la bataille de la Trouée des Charmes, il confie également à ses carnets sa révolte face au manque d’informations dont souffrent les officiers et au handicap que cette carence représente pour établir et maintenir leur autorité sur leurs hommes. Après l’épisode du recul de Dieuze, il prend la défense des gens du midi, mais également des officiers, selon lui injustement décriés avant-guerre et aujourd’hui arbitrairement tenus pour responsables des échecs du champ de bataille. Il déplore les « coûteuses tentatives » (lettre du 6 janvier 1915, p. 107) improductives, les « ordres incohérents » (lettre du 25 octobre 1915, p. 160), les déplacements incessants, et ce système d’ordres et de contre-ordres, cause notamment d’une fatigue inutile pour la troupe. Sur le papier, il s’indigne également de l’infâme besogne administrative, de l’excessive méfiance des médecins-majors, de la propagande des journaux, qu’il juge néanmoins utile « parce que ces mensonges qui ne coûtent pas cher rassurent les familles » (lettre du 21-22 décembre 1915, p. 177), etc. Dans ses carnets, il se révolte même contre certains de ces chefs, tantôt qualifiés de « gâteux » (29 août 1914, p. 63) ou de « chien de quartier » (6 septembre 1914, p. 80), et dont la futilité des exigences l’exècre. Au fond, ce qui heurte son âme de chef de guerre, ce sont les préventions prises à l’égard de la troupe et les brimades que des officiers trop tatillons font subir aux hommes, qui rappellent par trop la vie de caserne. Pour de tels officiers, « la confiance et l’affection sont mortes » (lettre du 22 novembre 1915, p. 169) ; ils ne valent dès lors pas mieux que les « brutes » d’en face. Il rapporte les effets dévastateurs d’une artillerie française qui tire trop court, et massacre ses fantassins et le moral des survivants. Quelques mois plus tard, le 13 mai 1915, il célèbre pourtant la « liaison entre les deux armes » (lettre du 13 mai 1915, p. 135). En bon chroniqueur, Rostin raconte ses rencontres avec les civils de la zone de front, leur inquiétude, leur inconscience, la chaleur ou la froideur de leur accueil, etc. Il raconte également les souffrances liées à la pluie, au froid, à la boue, à la soif, aux rats, « pire que les Boches » (lettre du 7 décembre 1915, p. 172)…, mais aussi au spectacle des cadavres français pourrissant entre les lignes. Le 30 mars 1915, il demande ainsi à son oncle de bien vouloir lui envoyer une série de petits drapeaux à planter sur les tombes françaises, afin tout à la fois d’honorer les morts et d’évangéliser les troupes (vœu qui sera bientôt suivi des faits) : « Mon idée mériterait d’être répandue. L’effet moral de ces drapeaux symboliques flottant sur nos morts serait grand » (p. 127).

     Camp Rougon mai 1916_ Cdt Moyret, cap

Le 13 septembre 1914, évacué, il se livre à une condamnation ironique des planqués, assimilés aux citadins, et à une apologie lyrique des paysans-combattants. Le deuxième carnet s’achève ainsi sur ces mots : « l’on se bat là-bas et l’on se tue, mais la majorité de ceux qui luttent et qui meurent n’est pas composée, ô Patrie, de tes citadins : ce sont tes glorieux paysans (…). Ô Patrie, tes vrais défenseurs, les voilà : c’est par eux surtout que tu seras sauvée, grande et plus que jamais glorieuse. » (p. 90) « Ainsi, écrit-il à son oncle le 29 octobre 1915, dans un pays d’égalité, la guerre sera impuissante à amener cette égalité. » (p. 162) Cette inégalité, il la dénonce avec plus de force encore lorsqu’il s’agit de décrire certains officiers d’état-major, qualifiés de « loques humaines » (lettre du 22 mai 1915, p. 138). Pour Rostin, le sort de ces officiers « planqués » n’est pas enviable, bien au contraire… Car pour lui le front est une école morale, d’où l’on sort grandi : « L’officier et le soldat : même danger, même litière, même gamelle, mêmes souffrances, mêmes angoisses, mêmes espoirs. Et quelle camaraderie sublime les serre l’un près de l’autre, alors que le premier voit dans cette promiscuité grandir son prestige et le second se décupler sa confiance et son affection. » (p. 174)… 

4. Autres informations
La présente édition comporte une présentation générale, un épilogue et deux introductions (carnets de route et lettres de guerre) d’Olivier Gaget, ainsi qu’une postface de Jean-Marie Guillon, rapprochant les expériences de guerre de Marcel Rostin, Jean Norton Cru et Jules Isaac.
L’ouvrage comporte également trois annexes. La première, particulièrement intéressante pour se faire une idée de l’imaginaire professionnel d’un officier de carrière avant-guerre, reproduit le texte de la conférence intitulée Le soldat français et le soldat allemand : deux mentalités, deux dressages et tenue par le lieutenant Rostin aux officiers de réserve et territoriale de l’arrondissement de Grasse, à Cannes, le 8 février 1914 (Cannes, Imprimerie F. Robaudy, 1914). La deuxième annexe présente une série d’extraits de l’ouvrage de Maurice Mistre, Des Républicains diffamés pour l’exemple, La légende noire du 15e corps d’armée (Edimaf, 2004). La troisième annexe reproduit enfin le Journal des marches et opérations de la 57e brigade d’infanterie, du 10 au 28 février 1915. 

Outre une série de photographies, on trouve également, insérés dans le texte, sept encarts :
- un tableau présentant l’encadrement du 112e régiment d’infanterie à la mobilisation ;
- une carte matérialisant l’avancée, puis la retraite du 112e RI autour de Lunéville entre le 11 et le 26 août 1914 ;
- un tableau présentant la reconstitution du régiment après la bataille de la Trouée des Charmes ;
- un court texte, à la toute fin des carnets, discutant la dimension « de masse » conférée par la presse aux exécutions de septembre 1914 ;
- une transcription du compte-rendu du capitaine Rostin sur la journée du 23 décembre 1914 ;
- un tableau présentant la répartition des mitrailleuses à partir du 11 mai 1915 ;
- une chronologie 1915-1916 des diverses positions occupées par la compagnie de mitrailleuses devenue 1ère compagnie de mitrailleuses ; 
- un compte-rendu du capitaine Rostin en date du 29 avril 1916 au sujet des planchettes de tir auprès des mitrailleuses. 

A noter : le livre comporte enfin deux précieux index des noms de personnes et de lieux évoqués dans l’ouvrage, ainsi qu’une bibliographie et un état des sources utilisées. 

Julien Mary, février 2009"

 Retrouvez ces lignes ici
Les photos qui illustrent ce message m'appartiennent.

11 décembre 2008

Des extraits de mon Rostin dans un livre

Le livre de Maurice Mistre La légende noire du 15e corps sort officiellement ce jour en librairie. On y trouve quelques extraits du carnet de route du capitaine Rostin. 

mistre

8 décembre 2008

Recension dans Nice-Historique

Paul Isoart vient de faire une belle recension de mon ouvrage dans le numéro 4/2008 (octobre-décembre) de Nice-Historique (p. 390-391).

                                            vignettes                                             

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28 novembre 2008

En dédicace avec Maurice Mistre à Nice

Maurice Mistre vient de publier La légende noire du XVe corps chez le même éditeur que le mien. Il donne ce jour une conférence à Nice sur l'affaire du 15e corps dans un espace culturel attenant à la gare routière et découvre son livre arrivé chez c'est-à-dire éditions deux jours plus tôt. Je participe, si ce n'est à l'exposé de Maurice, du moins à la séance de dédicace qui suit sa conférence.
Nous voyons ici Emmanuel Jeantet, secrétaire d'édition, avec Maurice Mistre.

     P1050379

11 novembre 2008

Librairie La Carline, Forcalquier (04)

Dans le cadre des rendez-vous d'Éditer en haute Provence, je suis aujourd'hui 11 novembre à Forcalquier afin de présenter mon ouvrage à la librairie La Carline.

C'est avec Maurice Mistre, auteur d'un ouvrage sur l'affaire du 15e corps, que je devais être aujourd'hui. Mais l'impression de son livre ayant pris du retard - et n'étant de ce fait pas disponible - c'est seul que je présente mon livre. Les spectateurs pourront toujours souscrire à l'achat du livre de Maurice Mistre..........en plus d'acheter le mien.

Affiche

Me voici à gauche, montrant mon képi du 112e régiment d'infanterie. Au milieu, Pierre Coste, responsable des éditions C'est-à-dire, et Emmanuel Jeantet, secrétaire d'édition, participent à ma présentation.

     vlcsnap-72090

Dans ce court extrait vidéo, je rappelle qu'en août 14 les poilus n'étaient pas encore dotés de la tenue bleu-horizon.

 

 

11 septembre 2008

Catalogue Hirlam

Gérard Hirlam, qui tient à Nice la librairie Hirlam, me fait l'honneur et le plaisir de présenter mon ouvrage en quatrième de couverture du n° 136 de son catalogue qui vient de sortir.

Hirlam-

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